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A form of serenity emanates from this disk, more than with Radiohead...

/Thom: There is also a lot of energy in it, the darkness is hidden, it is not melancholic. This album was made in Los Angeles, that must be the reason why (laughs). It gave us an excuse to relax, go out, laugh, let ourserlves go [put our heads upside down/get drunk ?], I cannot deny it ! (laughs)

Though it is difficult to imagine you in Los Angeles...

/Thom: Thus, it has had a great influence on me, I have many friends living there. But I don't get into the Hollywood circus. (He thinks) Well, it is not really true, it happens that I go and see what's going on on the wrong side (laughs). Flea often says that one mustn't go in the west of La Cienaga (editor's note: a large avenue that goes through Los Angeles from north to south) otherwise everything's going to go wrong. I was living around Silver Lake, over there all the people I met told me : « oh yes, I am also a musician, and I am also an actor ». I remember going in a supermarket in Fairfax to buy bio food and I was feeling like I was in a sitcom. There was a girl wearing a lot of make-up with huge heels. She must have taken three hours to get ready. All that to buy a fucking kilo of apples (laughs). But actually I love that. It is the opposite of my city of Oxford where all the people you meet are scientific, and are very fogyish in their heads.

Do you have the same feelings when you compose music with an instrument or with a computer ?

/Thom: I grew up with my guitar and I found it hard to still get something interesting from it. It is not impossible, but it is difficult. I am in a phase when I buy machines.There's nothing more exciting than buying material on ebay, to receive it, to plug it and to rack your brain over it in order to know how it works. Recently, I bought a rythmbox Roland TR 808, it sounds so good that it is like building a skyscraper. Everytime you turn a button, everything sounds so enormous. Aphex Twin said that most of its recordings are a response/answer to the machines he just bought and which functioning he was learning on the job. I totally understand that. The softwares, it's different, I like React. Some people can make furious tracks with them. But many other softwares make me crazy. Sometimes, my computer prodigiously annoys me.

Do you imagine the public dancing while listening to this album ?

/Thom: Fuck, I do hope so, otherwise it would mean I totally lost my time (laughs) ! Today, I try to compose a sort of dance music, where the voice is less present. My goal is to make a music that corresponds to what I like to hear in clubs, even if it doesn't sound exactly like that, it's my interpretation.

You are doing more and more DJ sets...

/Thom: Actually, I began DJ sets because when I was going out, people were coming to talk to me and it bothered me, I couldn't appreciate the music. So behind the platinums, I was left in peace ! (laughs) But yet in 1991 in college, I was often doing DJ sets. One of my first slaps has been the maxi « Aftermath » by Nightmares on Wax. As a matter of fact, I am still playing it. When it works, it's a great pleasure. However, it really happened to me to be asked if I couldn't play Abba. I thought they were joking, but actually they were not jocking at all. Anyway, I have had some great moments like playing with Flying Lotus in a club in L.A. which is called Low End Theory, it's the fucking craziest and most powerful place on earth. I also mixed with Kieran (editor's note : Four Tet) in London for the Plastic People nights. The people were arriving in successive waves : there were the ones of 11 pm, the ones of 1 am, the ones of 3 am, the ones of 4 am, the vague of the really nuts. Kieran was playing on vinyl discs with a disco mix table that didn't have a crossfader ! It turned me totally upside down.
Avec le projet Atoms For Peace, Thom Yorke se met en congé de Radiohead pour se lancer dans la dance music. Ou presque. Et cela lui fait visiblement beaucoup de bien. La fréquentation régulière de ses nouveaux camarades de jeux (le bassiste Flea des Red hot Chili Peppers, le batteur Joey Waronker, le percusionniste Mauro Refosco, et l’éternel compagnon Nigel Godrich) lui a procuré une bouffée d’oxygène. Car le tortueux Thom Yorke rit. Le demi-Dieu Thom Yorke lâche des “fuckin” toutes les deux phrases. Thom Yorke est humain après tout.

Une forme de sérénité se dégage de ce disque, davantage qu’avec Radiohead...

Il y a aussi beaucoup d’énergie dedans, la noirceur est cachée, ce n’est pas mélancolique. C’est un album conçu à Los Angeles, ça doit être pour ça (rires). Cela nous a donné une excuse pour nous relaxer, sortir, se marrer, se mettre la tête à l’envers, je ne peux pas le nier ! (rires)

On a pourtant du mal à t’imaginer à Los Angeles...

Pourtant, cela a été une grande influence sur moi, j’ai beaucoup d’amis qui y habitent. Mais je ne me mêle pas au cirque de Hollywood. (il réflechit) Bon, ce n’est pas tout à fait vrai, ça m’arrive d’aller voir ce qu’il se passe du mauvais côté (rires). Flea dit souvent qu’il ne faut pas aller à l’ouest de La Cienaga (une grande avenue qui traverse Los Angeles du nord au sud NDR) sinon tout va aller de travers. J’habitais du côté de Silver Lake, là bas tous les gens que je rencontrais me disaient : “ah oui moi aussi je suis musicien, et je suis également acteur”. Je me souviens d’être allé acheter de la bouffe bio dans un supermarché vers Fairfax avenue et j’avais l’impression d’être dans un sitcom. Il y avait une fille super maquillée avec des talons gigantesques. Elle avait dû passer trois heures pour se préparer. Tout ça pour acheter un putain de kilo de pommes (rires). Mais j’adore ça en fait. C’est à l’opposé de ma ville d’Oxford où tous les gens que tu rencontres sont scientifiques, et très coincés dans leur tête.

Est ce que tu ressens les mêmes sensations quand tu composes avec un instrument ou avec un ordinateur?

J’ai grandi avec la guitare et je trouve que c’est difficile d’en tirer encore quelque chose d’intéressant. Ce n’est pas impossible, mais c’est difficile. Je suis dans une phase où j’achète des machines. Il n’y a rien de plus excitant que d’acheter du matériel sur ebay, de le recevoir, de le brancher et de se prendre la tête pour savoir comment ça marche. Récemment, j’ai acheté une boite à rythme Roland TR 808, elle sonne tellement bien que c’est comme construire un gratte ciel. Chaque fois que tu tournes un bouton, tout sonne tellement énorme. Aphex Twin a dit que la plupart de ses enregistrements sont une réponse à des machines qu’il venait d’acheter et dont il apprenait le fonctionnement sur le tas. Je comprends tout à fait cela. Les softwares, c’est différent, j’aime bien React. Certains arrivent à faire des morceaux furieux avec. Mais beaucoup d’autres logiciels me rendent cinglés. Par moments, mon ordinateur m’emmerde prodigieusement.

Est ce que tu imagines le public danser en écoutant cet album?

Putain, je l’espère, sinon cela voudrait dire que j’ai complètement perdu mon temps (rires). Aujourd’hui j’essaie de composer une sorte de dance music, où la voix est moins présente. Mon but est de produire une musique qui correspond à ce que j’aime entendre dans les clubs, même si ça ne sonne pas exactement comme ça, c’est mon interprétation.

Tu fais de plus en plus de DJ set’s...

En fait, j’ai commencé car quand je sortais en clubs, les gens venaient me brancher et ça me saoulait, je ne pouvais pas apprécier la musique. Donc derrière les platines, j’étais peinard ! (rires) Mais déjà en 1991 au collège, je faisais souvent DJ. Une de mes premières claques c’était le maxi “Aftermath” de Nightmares on Wax. Je le joue encore d’ailleurs. Quand ça marche, c’est un grand plaisir. Par contre, ça m’est vraiment arrivé qu’on me demande si je ne pouvais pas passer Abba. Je croyais qu’ils déconnaient, mais pas du tout en fait. J’ai quand même connu des grands moments comme jouer avec Flying Lotus dans un club de L.A. qui s’appelle Low End Theory, c’est le putain d’endroit le plus fou et le plus puissant de la terre. J’ai aussi mixé avec Kieran (Four Tet NDA) à Londres pour les soirées Plastic People. Les gens arrivaient par vagues : il y avait ceux de 23h, ceux de 1H, ceux de 3h, ceux de 4h, la vague des vraiment tarés. Kieran jouait sur vinyls avec une table de mixage disco qui n’avait pas de crossfader ! Ça m’a complètement retourné.